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Abou Dabi, 30 octobre – Alexeï Likhachev, directeur général de l'Agence fédérale russe de l'énergie atomique, a souligné les grandes priorités de développement à court terme de l’industrie nucléaire mondiale à l'occasion de son intervention à la Conférence ministérielle internationale sur l'énergie nucléaire au 21e siècle organisée par l'AIEA à Abu Dabi (EAU).

Parmi les objectifs critiques pour le développement de ce secteur, Alexeï Likhachev a mentionné tout particulièrement la collaboration dans le domaine de la fermeture du cycle du combustible nucléaire (CCN). « Nous sommes convaincus que l’avenir de l’industrie nucléaire va de pair avec la fermeture du CCN, le tout reposant sur les technologies de réacteur à fission rapide. La fermeture du CCN sera l’occasion pour l’atome utilisé à des fins pacifiques de devenir une source d'énergie respectueuse de l'environnement, capable d’assurer des ressources presque illimitées pour des décennies. D’autant plus qu'il ne s'agit pas d'une technologie réservée à un avenir lointain : si l'on considère le niveau de développement scientifique et technique à ce jour, il y a de bonnes raisons de penser qu'un ensemble de produits complets sera commercialisé dans ce domaine dans les 10 à 12 ans qui viennent. Pour le secteur nucléaire, cela signifie qu'il s'agit bel et bien de la technologie de demain », a déclaré le directeur général de Rosatom.

D'après lui, la tâche essentielle pour y parvenir est de créer une infrastructure industrielle permettant de ralentir efficacement l'augmentation de la consommation de combustible nucléaire en réinjectant des composants de combustible retraité dans le cycle de combustible nucléaire. « Rosatom met désormais la priorité sur le développement de telles technologies » a-t-il ajouté. « En effet, nous créons actuellement des installations industrielles visant à recycler le combustible utilisé en Russie et nous travaillons également sur un nouveau combustible à base d'uranium et de plutonium permettant de réinjecter le combustible utilisé dans le cycle de combustible nucléaire. Toutes ces activités vont dynamiser l’industrie nucléaire et assurer son développement futur pour plusieurs dizaines d'années. Compte tenu de tout cela, nous incitons instamment toutes les parties concernées à coopérer en vue de développer les réacteurs rapides et la fermeture du CCN », a expliqué M. Likhachev.

Le directeur général de Rosatom a également souligné les nouveaux aspects de coopération internationale. « Le premier enjeu est la sécurité. Dans ce domaine, nous soutenons les efforts de l'AIEA qui visent à renforcer les exigences de sécurité. De tous les secteurs industriels, l’industrie nucléaire mondiale est aujourd'hui l'une des plus responsables et qui se conforme le plus aux exigences de sécurité et de développement durable. D'une manière générale, la sécurité de la technologie et des solutions n'est pas seulement pour nous une question d'exigence. C’est une condition préalable impérative à la mise en œuvre de tout projet nucléaire. »

Selon M. Likhachev, le second enjeu de coopération internationale devrait porter sur une coordination des efforts visant à donner une bonne réputation à l’industrie nucléaire. « Il nous faut mobiliser notre coopération non seulement pour faire en sorte que la société accepte l'énergie nucléaire, mais aussi pour que l'opinion publique la réclame. », a-t-il insisté.

Lors de son intervention, le directeur général de Rosatom a également mis l'accent sur le rôle essentiel de l’industrie nucléaire en matière de développement durable et dans la transition mondiale vers une baisse des émissions de carbone. « L’industrie nucléaire satisfait toutes les exigences posées pour l'énergie de demain. C'est une source d'énergie stable et totalement respectueuse de l'environnement et, qui plus est, économique. Avec les énergies solaire, éolienne et hydraulique, le nucléaire participe à la constitution d'un véritable « carré vert » qui servira de base à l'équilibre énergétique mondial de demain. Dans ce domaine, il n'y a pas d'énergie de substitution, toutes se complètent et s’améliorent mutuellement », a souligné M. Likhachev.